Les infections nosocomiales

Définitions et circonstances de survenue

Les infections nosocomiales (IN) sont les infections contractées dans un établissements de santé.

Cette définition, issue des « 100 recommandations pour la surveillance et la prévention des infections nosocomiales » édité en 1999, a été actualisée en 2006, par le Comité Technique des Infections Nosocomiales et des Infections Liées aux Soins (CTINILS), avec la participation de membres de la Commission Nationale des Accidents Médicaux et la consultation d’experts pluridisciplinaires.

L’infection nosocomiale est désormais intégrée dans les infections associées aux soins (IAS). Une infection est considérée comme associées aux soins si elle survient au cours ou au décours d’une prise en charge (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive ou éducative) d’un patient, et si elle n’était ni présente, ni en incubation au début de la prise en charge.

 

Définition et circonstance de survenue

Les infections nosocomiales sont les infections qui sont acquises dans un établissement de soins. Une infection est considérée comme telle lorsqu’elle était absente à l’admission. Lorsque l’état infectieux du patient à l’admission est inconnu, l’infection est classiquement considérée comme nosocomiale si elle apparaît après un délai de 48 heures d’hospitalisation. Ce délai est cependant assez artificiel et ne doit pas être appliqué sans réflexion.

Ces infections peuvent être directement liées aux soins (par exemple l’infection d’un cathéter) ou simplement survenir lors de l’hospitalisation indépendamment de tout acte médical (par exemple une épidémie de grippe).

 

Des origines multiples

On distingue plusieurs types d’infections nosocomiales qui relèvent de modes de transmission différents :

  • les infections d’origine "endogène" : le malade s’infecte avec ses propres germes, à la faveur d’un acte invasif et/ou en raison d’une fragilité particulière ;
  • les infections d’origine "exogène" : il peut s’agir
    • soit d’infections croisées, transmises d’un malade à l’autre par les mains ou les instruments de travail du personnel médical ou paramédical ;
    • soit d’infections provoquées par les germes du personnel porteur, . soit d’infections liées à la contamination de l’environnement hospitalier (eau, air, matériel, alimentation…) ;

 

Des facteurs favorisants

Quel que soit son mode de transmission, la survenue d’une infection nosocomiale est favorisée par la situation médicale du patient qui dépend de :

  • son âge et sa pathologie : sont particulièrement réceptifs les personnes âgées, les immunodéprimés, les nouveaux-nés, en particulier les prématurés, les polytraumatisés et les grands brûlés.
  • certains traitements (antibiotiques qui déséquilibrent la flore des patients et sélectionnent les bactéries résistantes ; traitements immunosuppresseurs).
  • la réalisation d’actes invasifs, nécessaires au traitement du patient : sondage urinaire, cathétérisme, ventilation artificielle et intervention chirurgicale.

Les progrès médicaux permettent de prendre en charge des patients de plus en plus fragiles qui cumulent souvent de nombreux facteurs de risque. Ceci explique le caractère "inévitable" de certaines infections nosocomiales et la nécessité de prendre en compte ces facteurs de risque lors de l’interprétation des taux d’infections nosocomiales.

Ainsi, la prévention des infections nosocomiales est complexe car la plupart d’entre elles relève de l’intrication de plusieurs facteurs. S’il n’est pas possible de maîtriser les facteurs liés à la situation médicale des patients, la qualité des soins et la sécurité de l’environnement hospitalier doivent faire l’objet d’une vigilance renforcée et d’actions de prévention. La réduction de la part "évitable" des infections nosocomiales est un élément fondamental de la sécurité des soins. Certaines mesures simples ont montré leur efficacité comme le lavage des mains avant tout soin ou le port de gants pour réaliser un geste invasif.

Les soins hospitaliers comportent aussi d’autres risques (chutes, effets iatrogènes des médicaments…). La prévention des infections doit ainsi s’intégrer dans une démarche plus globale de sécurité des soins hospitaliers.